Extrait du Jugement Complet : p. 82 - 84
C’est en vain que les accusés ont tenté d’apporter la preuve de la vérité. Non seulement Pierre Mottu n’a jamais été condamné pour les faits que les 2 accusés lui ont imputés, mais encore les enquêtes pénales dirigées contre lui ont précisément abouti à la constatation de sa parfaire intégrité, intégrité qui au demeurant a été corroborée à l’audience par tous les témoins entendus à l’exception bien sûr de Joseph Ferrayé. La comptabilité de sont étude relative à l’époque du prétendu afflux des milliards a été contrôlée par une fiduciaire indépendante, sans que cet argent n’apparaisse. De même l’Etat de Genève a confirmé ne pas avoir encaissé la moindre recette fiscale du chef des conventions Ferrayé.Quant à la preuve de la bonne foi les accusés n’ont à nouveau procédé à aucune vérification. Ils ont purement et simplement repris les explications de Joseph Ferrayé, passant outre à la prudence qu’imposaient la confusion, la prolixité et la nature parfois délirante des propos et les invraisemblances énormes du récit halluciné de cet homme. Ils n’ont pas attaché la moindre importance au fait que le notaire, craignant d’être impliqué dans une opération de blanchiment, avait exigé que toute l’affaire soit soumise à la DEA, à la Commission fédérale des banques et à la Direction générale des banques, préoccupation qui parait totalement incompatible avec une quelconque volonté d’escroquer. Ils ont refusé d’accorder le moindre crédit aux pièces du dossier qui leur ont été remises, notamment aux décisions judiciaires diverses qui, constamment, mettaient Pierre Mottu hors de cause. En particulier, ils ont affirmé contre toute évidence qu’il avait reçu les milliards et qu’il les avait conservés. Ils ont tenté d’accrocher les argumentations de parti pris à des points de détail dépourvus de réelle portée, comme le fait qu’on avait évoqué le paiement d’importants droits d’enregistrements fiscaux, que des conventions originales avaient été détruites tout en conservant des copies, que l’interprétation abusive de certaines conventions évoquait un dépôt d’argent au présent alors qu’il s’agissait d’opérations à effectuer au moment de la signature par toutes les parties de la convention et son exécution. On doit donc constater qu’ils ont échoué à apporter la preuve de leur bonne foi.
On relève encore à cet égard que, le 5 novembre 2006, juste avant leur procès au Tribunal correctionnel de Lausanne, Gerhard Ulrich a adressé à Marc-Etienne Burdet un courriel ayant pour objet leur stratégie de défense commune. En démonstration flagrante de la mauvaise foi de Gerhard Ulrich, on y lit ce qui suit :
« […] J’ai toujours dit, que je soutenais l’affaire Ferrayé, mais je t’ai aussi clairement fait comprendre qu’elle n’avait pas de place dans ce procès. […] »
« Je te répète, qu’aucune terce personne, même pas moi-même, ne peut suivre l’administration de tes preuves : elle existe probablement dans ta tête et ton ordinateur, mais elle n’est pas correctement visible dans ta démarche. Ainsi, de parler que « les montants portent sur des dizaines de milliards de francs au détriment du FISC suisse », te feront passer pour un fou, et je crains que Winzap jettera sur cette aubaine pour diluer l’impact de la requête commune du 03.11.06. […] ».
« J’observe aussi que tu continues encore à ce stade de la bataille, de t’occuper de l’affaire Ferrayé. Cette affaire dure depuis 15 ans, et peut attendre encore quelques jours. Ton temps serait maintenant beaucoup mieux investi en exploitant tes capacités pour la communication électronique avec les mass-médias, nos membres, les politiciens, etc… A mon avis, cette bataille peut seulement être gagnée par la communication, prioritairement avec les décideurs politiques, économiques, journalistiques… et le grand public.
Toi-même il me semble que t’es enferré dans un monde virtuel concernant l’affaire Ferrayé […] » :